LIBERTÉS

Prendre son envol, laisser libre cours à l’imagination…
Un programme dont l’envie de liberté sert de fil conducteur,
liberté vis à vis des formes traditionnelles ou, plus simplement, liberté dans l’inspiration.

Franz SCHUBERT
Impromptu no. 1 op. 90 en Do mineur pour piano solo

Ludwig VAN BEETHOVEN
Sonate no. 4 en Do Majeur pour violoncelle et piano op 102 no. 1
Andante – Allegro vivace
Adagio – Tempo d’andante – Allegro vivace

Frank MARTIN
Ballade pour violoncelle et piano

César FRANCK
Sonate pour violoncelle et piano en La Majeur
Allegretto ben moderato
Allegro
Recitativo-Fantasia (ben moderato)
Allegretto poco mosso

Durée : 70 minutes

Schubert : Impromptu op. 90 no. 1

Le titre « Impromptu » fut utilisé pour la première fois en 1817 par le compositeur tchèque Jan Vorisek avant d’être repris par d’autres compositeurs du 19ème siècle, Schubert et Chopin, notamment. Le terme évoque une improvisation au piano ; cette pièce est en effet d’une inspiration musicale spontanée, jaillissant librement sans préméditation. La forme est libre, avec un caractère proche de celui d’une ballade. Le motif principal, d’abord exposé plusieurs fois sur le ton d’un dialogue entre récitant et choeur, est ensuite accompagné par un rythme presque ininterrompu de triolets fluides, semblant emporter le récitant dans une contrée étrangère.

Beethoven : Sonate op. 102 no. 1

Les dernières oeuvres de Beethoven contestent et même renversent les structures de sonate héritées de Haydn et Mozart. Cette sonate pour piano et violoncelle est une des premières pièces de Beethoven dans laquelle cette remise en question a lieu. Sa structure générale, peut-être unique dans les oeuvres de Beethoven, comprend deux mouvements rapides, chacun avec une introduction lente. Cette organisation lent-vif-lent-vif rappelle les sonates da chiesa de l’époque baroque, dont la structure sera peu utilisée par les compositeurs classiques qui lui préféreront l’organisation vif-lent-vif, héritée de la sonate da camera.

Frank Martin : Ballade pour violoncelle et piano

La ballade pour violoncelle et piano est la cinquième de six ballades écrites par Frank Martin, précédée des ballades pour saxophone, piano, flûte et trombone, suivie d’une dernière pour alto (1972). Dans toutes ces oeuvres, il cherchait à réaliser ce qu’il appelait une musique «à la fois informelle et épique», une narration consistant en une série d’épisodes ininterrompus. La Ballade pour violoncelle existe également dans une version pour violoncelle et orchestre de chambre. Martin a décrit l’oeuvre ainsi : «Cette ballade (…) commence avec une déclaration rhétorique pour le violoncelle en double cordes, déclaration qui revient à la fin, ornée d’embellissements rapides de l’orchestre. Entre ces deux piliers, divers épisodes – légers, lyriques, passionnés – produisent une forme extrêmement libre, que les compositeurs classiques auraient appelé une ‘fantaisie’. Ce terme n’implique pas une absence de structure, mais plutôt une structure qui évite de se référer à un modèle établi. Le vrai caractère de cette ballade est peut-être plus précisément exprimé par les termes ‘lyrique’ et ‘épique’ ».

César Franck : Sonate pour violoncelle et piano

Le violoncelliste Jules Delsart, qui avait entendu à Paris en décembre 1887 une exécution de la sonate pour violon et piano de Franck, en fut si enthousiasmé qu’il exprima auprès du compositeur le souhait d’en réaliser une transcription pour son instrument, arrangement qu’il réalisa avec la bénédiction de Franck. A l’intérieur d’une forme traditionnelle en quatre mouvements, le lyrisme romantique de Franck est d’une grande liberté : cette liberté atteint son point culminant dans le « Recitativo-Fantasia » du troisième mouvement.

FILIATIONS

De l’époque baroque au XXè siècle,
croisements d’influences entre quatre compositeurs représentants de l’école française.

Jean-Philippe RAMEAU
Suite en la mineur : Allemande

Claude DEBUSSY
Sonate pour violoncelle et piano

Nadia BOULANGER
Trois pièces pour violoncelle et piano

César FRANCK
Sonate pour violoncelle et piano en La majeur

Durée : 1h sans entracte

ÉTERNEL RETOUR

East of the Aegean, cycle de 21 pièces composé par Mikis Theodorakis,
est le point d’éternel retour de ce programme : pièces méditatives empreintes du lyrisme
cher à Theodorakis, pour qui il est le langage le plus à même d’exprimer l’essence
de la sensibilité humaine et une porte vers le retour au monde enchanté de l’enfance.

En filigrane, c’est aussi l’éternel retour à la Grèce, où notre duo aime se ressourcer.

Mikis THEODORAKIS
East of the Aegean

Robert SCHUMANN
Fünf Stücke im Volkston

Mikis THEODORAKIS
East of the Aegean

Manuel DE FALLA
Suite populaire espagnole

Mikis THEODORAKIS
East of the Aegean

Durée de la 1ère partie : 37 min.

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Entracte

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Claude DEBUSSY
Sonate

Mikis THEODORAKIS
East of the Aegean

Ernest BLOCH
Prayer

Mikis THEODORAKIS
East of the Aegean

Astor PIAZZOLLA
Le Grand Tango

Durée de la 2ème partie : 30 min.

(il est également possible de jouer ce programme sans entracte)

RÉCITS POPULAIRES

Concert-lecture

Ingrid Schoenlaub, violoncelle
Sodi Braide, piano

Depuis la nuit des temps, conteurs, troubadours, poètes, magiciens se sont employés à faire voyager les esprits en puisant dans les récits et légendes populaires – ces histoires qui appartiennent à tous et qui, tour à tour, exorcisent les peurs, consolent les coeurs, font jaillir le rire ou les larmes. Nombreux sont les compositeurs à avoir utilisé l’inspiration populaire dans leur musique. Ce fil qui nous relie tous offre la possibilité d’un voyage de par le monde et ses cultures multiples, voyage proposé par notre duo au travers de textes musicaux, contes et poèmes.

Johann Wolfgang von GOETHE
Vanitas ! Vanitatum Vanitas ! (poème)

Robert SCHUMANN
Fünf Stücke im Volkston, pour violoncelle et piano

Manuel DE FALLA
Suite populaire espagnole, pour violoncelle et piano

Bernard FRIOT
La Sorcière amoureuse (conte pour un violoncelle-conteur)

Mikis THEODORAKIS
East of the Aegean, pour violoncelle et piano

Birago DIOP
Bal (poème)

Astor PIAZZOLLA
Le grand Tango, pour violoncelle et piano

Durée totale : 65 min.

« Vanitas ! Vanitatum vanitas ! » s’exclame Goethe, dans son poème du même nom, par le biais de ce compère ivre, ruiné, estropié, qui n’a plus qu’à vivre, n’ayant plus rien à perdre. Schumann s’est emparé de cette histoire pour composer ses « Cinq Pièces dans le Style Populaire », nous entraînant dans l’Allemagne romantique et ses légendes.

La « Suite Populaire Espagnole » de Manuel de Falla reprend des berceuses douces-amères, des mélodies andalouses, raconte des draps tâchés de sang, des silences fiers et, toujours, quelques danses pour tout oublier.

Comme dans toute les histoires, il se trouve une sorcière quelque part ! Ici elle est amoureuse et usera de ses stratagèmes pour arriver à ses fins. Mais la vanité la guette, elle aussi… Ce conte de Bernard Friot est dit par le violoncelle lui-même, la violoncelliste n’étant plus que la marionnettiste qui lui donne vie.

« Une ode au lyrisme », c’est ainsi que Mikis Theodorakis décrit son oeuvre « East of the Aegean ». Influencé par la musique populaire grecque, Theodorakis puise dans cette tradition pour nous offrir ces pièces méditatives qui nous embarquent jusque sur les îles de Chios, Lesbos, Ikaria, tout en ouvrant une porte vers le retour au monde enchanté de l’enfance.

Toute la palette des émotions humaines se succèdent dans le « Grand Tango » de Astor Piazzolla. Figure emblématique de cette musique indissociable de son Argentine natale, Piazzolla magnifie avec ce Grand Tango le bal populaire, la poésie des rues de la ville de Buenos Aires. En introduction à cette pièce, le poème « Bal » de Birago Diop, grand écrivain Sénégalais qui tira la majeure partie de son inspiration du folklore populaire africain.